QU’EST-CE QUE LA « DRUNKOREXIE » ?
En anglais « drunkorexia », traduit en français par « drunkorexie » ou « alcoolorexie » est un mélange entre des troubles du comportement alimentaire (notamment ceux de l’anorexie) et d’une consommation élevée, voire excessive, d’alcool. Ce phénomène est principalement constaté auprès de la population jeune.
Une étude menée par l’Université Missouri-Columbia (2011) souligne la relation dangereuse entre l’abus d’alcool et une alimentation désordonnée. D’après une autre enquête menée en 2020, en Australie, 28% des personnes interrogées par l’étude préféraient se restreindre et ne pas manger pour réduire le nombre de calories ingérées et ainsi privilégier leur consommation d’alcool.
Les personnes qui pratiquent la « drunkorexie » cherchent notamment à éviter la prise de poids en tentant de réguler les calories absorbées. Cela leur permet également d’atteindre une sensation d’ivresse plus rapidement et de dépenser moins d’argent en nourriture pour consommer davantage d’alcool.
QUI EST CONCERNÉ ? QUELS SONT LES RISQUES ?
Parmi les répondants à l’enquête menée par les chercheurs de l’Université Missouri-Columbia aux États-Unis en 2011, les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à avoir déclaré ce comportement. D’après Victoria Osborne, professeure assistante en santé publique à l’Université Missouri-Columbia, les femmes ont plus de risques de développer des problèmes de santé liés à cette consommation excessive d’alcool car elles ne métabolisent pas l’alcool de la même manière que les hommes. Elles seraient donc plus fragilisées par ces modes de consommation et davantage exposées à un risque de développer certaines pathologies chroniques.
Ce phénomène touche principalement les jeunes femmes et serait symptomatique de notre société où règne un culte de la beauté et des corps féminins minces, largement diffusé sur les réseaux sociaux. Malheureusement, en privilégiant la consommation d’alcool à jeun, les jeunes femmes mettent en danger leur santé physique et mentale à long terme.
Cette pratique les expose également à un plus gros risque de développer des troubles de l’alimentation ou bien des problèmes de dépendances plus graves. Ce phénomène entraîne également des dommages en termes de santé sexuelle, avec plus de prises de risque, et des mises en danger plus fréquentes.
Pour aller plus loin sur le « Binge drinking » :
Notre article sur le « Binge drinking » :
Sources :
University of Missouri-Columbia. 2011. 'Drunkorexia:' A recipe for disaster. ScienceDaily. www.sciencedaily.com/releases/2011/10/111017171506.htm
Addict'aide : https://www.addictaide.fr/la-drunkorexie-quand-lalcool-remplace-la-nourriture/
Maad Digital : https://www.maad-digital.fr/articles/boire-de-lalcool-sans-manger-pour-garder-la-ligne
Gouvernement Canada : https://www.btb.termiumplus.gc.ca/tpv2alpha/alpha-fra.html?lang=fra&i=&index=frb&srchtxt=ALCOOLOREXIE
UQAM : https://sports.uqam.ca/santecs/alcool-avec-moderation/
Powell-Jones, A, Simpson, S. 2020. Drunkorexia: An investigation of symptomatology and early maladaptive schemas within a female, young adult Australian population. Aust Psychol. 55: 559– 571. https://doi.org/10.1111/ap.12462
C. Ringot, H. Saoudi, P. Lapierre, O. Cottencin. 2018. Drunkorexia : une nouvelle entité et l’émergence d’un nouveau danger chez les jeunes, Volume 6898, Issue 100, 11/2018, Pages S1-S182. http://dx.doi.org/10.1016/S2590-2415(19)30342-3
Beaunieux, Hélène & Mange, Jessica & Jacquet, Denis & Cabé, Nicolas & Margas, Nicolas & Leconte, Pascale & Lannoy, Séverine & Virginie, Bagneux & Ritz, Ludivine. 2020. Drunkorexie chez les étudiant·e·s de l’Université de Caen : différents profils psychologiques et motivationnels. https://www.researchgate.net/publication/346445183_Drunkorexie_chez_les_etudiantes_de_l%27Universite_de_Caen_differents_profils_psychologiques_et_motivationnels
Images : Canva Pro
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