Le protoxyde d’azote (N2O, oxyde nitreux, « proto », « ballon » ou « gaz hilarant ») est un dépresseur du système nerveux central dose-dépendant, doté de propriétés anesthésiques, analgésiques et anxiolytiques.
Quelles utilisations ?
Il est utilisé en France dans des contextes différents :
Un usage culinaire ou industriel : le gaz est contenu dans des cartouches pour siphon à chantilly ou des bombonnes disponibles en vente libre dans les supermarchés. Le protoxyde d’azote est également retrouvé dans la composition de certaines bombes de produit d’entretien ou encore dans les moteurs à combustion,
Un usage médical hospitalier pour ses propriétés anesthésiques et analgésiques.
Il existe également un usage détourné et récréatif consistant à inhaler le gaz via un ballon dans lequel est vidé le contenu de la cartouche préalablement “crackée”.
Les effets recherchés sont rapides et fugaces allant d’une euphorie, accompagnée d’hilarité et de fous rires, à des distorsions sensorielles (visuelles et auditives). Les symptômes provoqués par sa consommation peuvent être vertiges, nausées, asphyxie, perte de connaissance, engourdissements des extrémités, etc.
Le protoxyde d’azote, d’abord principalement utilisé dans le milieu festif (techno, rave et free party) s’est largement répandu depuis quelques années au sein des populations jeunes (lycées et étudiants).
Une situation préoccupante
L’association Française des Centres d’Addictovigilance alertait une nouvelle fois en juin dernier sur l’augmentation préoccupante des complications sanitaires graves associées à l’usage non médical de protoxyde d’azote. Le nombre de cas en lien avec le protoxyde d’azote évalué par le réseau Français des Centres d’Addictovigilance a été multiplié par 10 depuis 2019 avec une diversification des conséquences cliniques graves ou préoccupantes : troubles de l’usage, symptômes psychiatriques anxieux, thymiques ou psychotiques, complications neurologiques (présentes dans 80% des cas signalés, neuropathies, déficits sensori-moteurs en lien avec carence en vitamine B12), complications cardiovasculaires avec effets thrombotiques.
La loi n° 2021-695 du 1er juin 2021 prévoit par ailleurs l’interdiction de la vente aux mineurs de tout produit contenant du protoxyde d’azote, quel que soit son conditionnement. La vente de produits destinés à l’extraction du gaz, tels que les crackers, est également interdite.
Réduction des risques
En plus des conseils de réduction des risques et dommages applicables à toute consommation de substance psychoactive, la consommation de protoxyde d’azote fait l’objet de conseils spécifiques :
Ne jamais inhaler en sortie de détendeur et se protéger les mains (risque de brûlure due au froid) ;
Ne pas consommer debout (risque de chute) ;
Respirer de l’air entre les inhalations de gaz (risque d’asphyxie ou de perte de connaissance) ;
Consommer à l’écart de toute flamme ;
Ne pas multiplier les prises ;
S’en tenir à une consommation la plus occasionnelle possible ;
Ne pas conduire ou faire du vélo ou tout autre engin à suite d’une prise ;
Ne pas mélanger les produits ;
Comme pour tout autre produit, ne jamais consommer seul.
Besoin d’aide
Les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC) présentes sur tous les départements sont des ressources disponibles pour répondre à vos questions ou évaluer une situation préoccupante. Elles peuvent également être conseillées pour les familles. Vous retrouvez la liste des CJC de la Nouvelle-Aquitaine sur le site www.addictoclic.com, type de public « jeune ».
Note de drogues.gouv.fr
Professionnel travaillant en contact avec des jeunes, je sais que certains consomment du protoxyde d’azote, je fais quoi ?
Professionnels de santé et de l’éducation : sans dramatiser, je ne banalise pas l’usage. J’alerte le consommateur des risques liés à cette pratique. Si nécessaire, j’aide la personne à obtenir un rendez-vous auprès d’une consultation jeunes consommateurs (CJC). Par ailleurs les professionnels de santé et les usagers doivent déclarer tout cas grave d’abus, de dépendance et d’usage détourné, évènement sanitaire indésirable sur le site www.signalement-sante.gouv.fr
Sources
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