Et si on commençait par un petit calcul ? Prenez quelques instants et amusez-vous à compter le nombre d’écrans qui cohabitent dans votre lieu de vie : téléviseurs, ordinateurs, smartphones, tablettes numériques, consoles de jeux, montres connectées, liseuses, appareils photos, vidéo-projecteurs caméras connectés, stations météo etc.
LES ECRANS : LA NORME POUR LES ENFANTS
Aujourd’hui, les écrans sont présents dans nos quotidiens et cela dès le plus jeune âge.
Selon une enquête IPSOS réalisée en 2023, en France, près de 96 % des enfants âgés de 3 à 15 ans possèdent ou utilisent au moins un équipement numérique.
Le temps moyen qu’ils passent devant les écrans est quant à lui plus important les jours de week-end (2h07 dont 1h14 chez les 3-5 ans et 3h chez les 11-15 ans) que les jours de semaine (1h19) et ce, quel que soit l’âge de l’enfant.
En parallèle, toujours en s’appuyant sur cette même enquête, « seulement 12 % des parents se déclarent sereins sur ce sujet et 6 parents sur 10 privilégient des mesures d’interdiction, avec le sentiment de perdre le contrôle et de voir leur enfant le perdre aussi ».
Encadrer l’accès des enfants aux écrans ne peut plus se résumer à une surveillance accrue de la télécommande ou à la recherche de l’historique de navigation sur le net. En effet, face à l’évolution des usages numériques, que l’on ne peut plus ignorer ou totalement interdire, il faut réinventer l’accompagnement des parents et créer des outils pour soutenir ce l’on appelle désormais la « parentalité numérique ».
LE CONCEPT DE « PARENTALITE NUMERIQUE »
Elle est d’ailleurs définie comme cela : « La parentalité numérique est un concept relativement nouveau qui englobe toutes les actions entreprises par les parents pour guider et encadrer l'utilisation des technologies numériques par leurs enfants ».
La parentalité numérique consiste ainsi à éduquer et à accompagner les enfants dans leur utilisation équilibrée des écrans et des médias en ligne.
Ce qui implique notamment :
L’établissement de règles et de limites en matière de temps d’écran,
La sensibilisation aux dangers en ligne et aux manières de réagir,
L’encouragement de l’apprentissage numérique positif,
En d’autres termes, il s’agit de donner aux enfants les outils nécessaires pour devenir des utilisateurs responsables et critiques de la technologie, sans diaboliser celle-ci. Et cela, sans subir et au contraire anticiper sa réaction et agir en cas de danger.
UN SITE POUR AIDER LES PARENTS SUR LES ECRANS…
Élaborée dans le cadre d’un partenariat national visant à fédérer les acteurs publics et privés, C’est tout l’objectif de la plateforme gouvernementale jeprotegemonenfant.gouv.fr.
Ce site web est simple d’utilisation et pratique. Accessible et intuitif, il centralise et met à disposition toutes les informations dont les parents ont besoin pour mieux accompagner leurs enfants face aux écrans.
Tout comme la plupart des parents qui apprennent à leurs enfants à nager, à regarder à droite et à gauche avant de traverser une rue, ou à ne pas s’éloigner d’eux sur une plage, face aux écrans, il faut être tout aussi vigilant car « pour plonger dans les écrans et surfer sur Internet, les enfants ont besoin de leurs parents » ! C’est dans ce même esprit qu’a été créée la campagne nationale de sensibilisation et de prévention qui a été lancée dans le cadre du 20e anniversaire du Safer internet day (ou journée de l’internet plus sûr).
… ET SUR LA PORNOGRAPHIE
Autre axe de vigilance développé par la plateforme de soutien aux parents : la prévention du risque d’exposition à du contenu à caractère pornographique.
« À 12 ans, près d’un enfant sur trois a déjà été exposé à la pornographie, comme l'explique le sondage Opinionway pour 20 Minutes. Il n’a jamais été, en effet, aussi facile pour les mineurs d’accéder à des contenus pornographiques, de manière délibérée ou accidentelle. Les professionnels de santé et les acteurs du numérique s’accordent à reconnaître l’impact négatif de la pornographie sur le développement psychologique des enfants. L’exposition prématurée des mineurs aux contenus pornographiques peut engendrer de fortes conséquences : choc ou traumatisme, notamment pendant une exposition involontaire »
Le monde du numérique peut représenter une source de dangers multiples mais peut s’avérer être également un bel outil d’apprentissage et de découverte.
LES DANGERS DU NUMERIQUE POUR LES ENFANTS
L’utilisation des écrans peut mettre en danger l’enfant, on peut citer :
l’exposition à du contenu inapproprié,
le cyberharcèlement ou la cyberintimidation,
la nuisance de la vie sociale,
l’exposition à des troubles de l’endormissement et du sommeil,
le retard du développement,
des difficultés à gérer ses émotions et à interagir socialement sont multipliés chez les tout-petits,
une surexposition durant l’enfance augmente également les risques d’une baisse de créativité, de mémoire et de concentration.
LES OPPORTUNITES DU NUMERIQUE POUR LES ENFANTS
Même s’il existe des dangers liés à l’utilisation des écrans, notamment chez les enfants les plus vulnérables, le numérique possède heureusement de nombreux atouts :
L’apprentissage en ligne : Internet donne un accès à une multitude de ressources éducatives, de cours, de vidéos et de jeux qui aident les enfants à développer leurs compétences et à enrichir leurs connaissances.
La communication et la créativité : les réseaux sociaux permettent aux enfants de communiquer avec leurs pairs sur des sujets qui les intéressent et qui peuvent aller au-delà de certains clichés. On y parle aussi de littérature, d’histoire, etc.
L’élargissement des horizons : comme jamais auparavant, Internet permet aux enfants d’explorer le monde au-delà de leurs frontières géographiques, d’apprendre sur différentes cultures et de développer leur sens de l’empathie.
Au-delà des plateformes officielles gouvernementales, la « parentalité numérique » s’organise et se construit également à travers des initiatives d’aide à la parentalité et au numérique telle que « la souris grise »
« La Souris Grise, fondée en 2010 par Laure Deschamps, est un organisme expert du numérique familial qui accompagne professionnels et parents dans des usages adaptés et culturels grâce à des ateliers, des conférences et des formations, sans oublier un site qui sélectionne les meilleures applications pour enfants.
Tabletus, sa démarche d’accompagnement à la parentalité numérique, vise à aider les parents d’enfants de tous âges. Elle repose sur de nouveaux réflexes à adopter en famille (partager, alterner, choisir, temporaliser, éduquer) pour remettre les écrans à leur bonne place, comme des supports de jeux à partager, de lecture et d’apprentissage. »
Partager les écrans au sein du foyer et éviter, le plus longtemps possible, l’équipement personnel de l’enfant en tablette, smartphone, TV, mini-console ou ordinateur.
Alterner les activités numériques et réelles, c’est-à-dire manuelles ou physiques.
Choisir des expériences numériques ou hybrides lentes et libres pour les tout-petits.
Temporaliser en fonction de l’âge de l’enfant : pas plus de dix minutes à partir de 2 ans, puis augmenter progressivement, jusqu’à ce qu’il devienne le propre gardien de son temps numérique, vers 7 ans.
Éduquer l’enfant, en lui expliquant, dès son plus jeune âge, que les écrans peuvent faire mal au dos ou aux yeux, et amener à rencontrer un contenu qui peut ne pas être adapté à leur âge souris-grise.fr
On peut aussi citer le site faminum.com qui est un site entièrement gratuit. Il permet d'accompagner les usages du numérique à la maison en créant une propre charte à chaque famille.
CONCLUSION
Pour conclure, le monde du numérique peut offrir de belles opportunités, mais il comporte également des risques avérés. À travers des pratiques parentales numériques adaptées, il devient possible d’aider les enfants à explorer à travers leurs écrans en meilleure sécurité, tout en bénéficiant de leurs avantages. Ainsi, les écrans ne sont pas nécessairement nocifs en soi, mais leur utilisation inappropriée ou excessive peut entraîner des conséquences néfastes. La « parentalité numérique » consiste par conséquent à équilibrer l’utilisation des écrans pour qu’ils soient avant tout des outils mais également une source d’agrément d’utilisation raisonnée en complément d’autres activités d’échanges et de relations humaines dans une vie bien réelle…
Sources :
Campagne nationale pour un usage raisonné des écrans https://solidarites.gouv.fr/campagne-nationale-de-sensibilisation-la-parentalite-numerique-pour-un-usage-raisonne-des-ecrans
Plateforme gouvernementale je protège mon enfant : https://jeprotegemonenfant.gouv.fr/
Dossier de presse plateforme protection enfance du gouvernement : https://enfance.gouv.fr/sites/enfance/files/2023-02/DP_Parentalit%C3%A9%20num%C3%A9rique_20230208_1.pdf
La mallette des parents : https://mallettedesparents.education.gouv.fr/professionnels/ID226/sensibiliser-a-l-usage-des-ecrans-et-du-numerique
Pour aller plus loin :
Emission radio France inter Pour les enfants « les écrans peuvent être aussi nocifs qu'enrichissants » : https://www.radiofrance.fr/franceinter/pour-les-enfants-les-ecrans-peuvent-etre-aussi-nocifs-qu-enrichissants-4562113
Emission radio France inter avec Olivier PHAN, pédopsychiatre : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-6h20/olivier-phan-ne-pas-diaboliser-les-jeux-videos-mais-redonner-aux-enfants-le-gout-du-reel-1718194
Pour un développement numérique durable https://www.3-6-9-12.org/
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